Après deux semaines passées en Mongolie entre ville et campagne, nous commençons à avoir une vision un peu plus complète de l’alimentation en Mongolie. Le Lonely Planet a la formule heureuse suivante « Les Mongols ont toujours préféré la survie au goût ». Franchement ? C’est peu dire !
Ne soyons pas mauvaise langue, et voyons cela d’un peu plus près…

A Oulan-Bator ou dans les capitales d’aïmag, nous avons pris l’habitude de dénicher les petites cantines bon marché (1,5€ le plat) où la carte est souvent assez variée, soupes, riz, pâtes, le tout plus souvent influencé par la Chine que par la Mongolie. Pour peu que l’on ne soit pas trop regardant sur l’hygiène, et que l’on ferme les yeux sur les mouches qui flottent parfois dans la soupe, c’est assez bon !
Le problème, c’est qu’on ne sait pas lire la carte. Si on n’a pas de chance, on tombe au hasard sur un plat traditionnel Mongol, c’est-à-dire forcément à base de lait ou de viande bouillie, préparé sous toutes leur formes (les mongols considèrent que les légumes, comme l’herbe, sont faits pour les bêtes et pas pour les hommes). Le terme de « viande » peut parfois paraître trompeur pour un occidental car il y a en général au moins autant de graisse et de nerfs que de viande à proprement parler, et pour être poli, il faut tout manger… Bref, en image c’est aussi parlant !

La soupe traditionnelle mongole

En revanche, ces spécialités retrouvent un certain charme à la campagne, sous une yourte et en famille. C’est le goût du fait maison ! La maman prépare des spécialités à base de lait toute la journée, et ce n’est pas mal du tout !! Même Landry, qui déteste crèmes et fromages, a pu en manger ! Le matin, puis régulièrement au fil des heures, les mongols (et nous) mangent du pain avec un beurre très crémeux, du fromage séché sous la yourte, du yaourt au lait caillé et boivent du « thé de lait » (littéralement). Le thé de lait a un goût de bon lait chaud dilué à l’eau avec un peu de blé (décrire un goût c’est pas facile !). Si on observe sa préparation, il est effectivement chauffé avec des herbes. En ballade, les mongols peuvent s’arrêter dans n’importe quelle yourte, la solidarité bat son plein à la campagne, et les habitants offrent toujours à boire et à manger à leur hôtes.

thé de lait, fromage séché et crème avec pain

Ce n’est que le soir que la famille et les invités partagent un repas plus copieux, en général une soupe avec quelques morceaux de viande séchée puis bouillie, soit telle quelle, soit agrémentée de pâtes.

cette famille produit et vend son fromage

Au passage, un petit mot sur l’organisation de la vie dans les yourtes. L’entrée d’une yourte (GER en mongol) est toujours située au sud. Une famille vit dans une, deux voire trois yourtes. Cela comprend souvent, pour ce que nous avons pu voir, les parents, les enfants, et grands-parents, parfois oncles, tantes et cousins en vacances. A l’intérieur, les éléments, plus ou moins nombreux et neufs selon la richesse de la famille, sont toujours disposés de la même façon :
– Au centre, un poêle à bois dont le couvercle peut être remplacé par de grandes marmites en fonte pour faire la cuisine ou la vaisselle.

poêle à bois qui sert ici à faire chauffer le thé au lait

– Le long de la structure arrondie de la yourte, 2 ou 3 lits, et entre les lits des petits meubles en bois. Les invités sont toujours sur le lit de gauche en rentrant, la « place d’honneur ».

mobilier aux motifs traditionnels dans la yourte

– Il y a un peu partout des pots de lait, beurre etc. Et parfois une télé, une radio et une ampoule, le tout alimenté par une batterie de véhicule elle-même alimentée par un petit panneau solaire.

Les parents se lèvent à 5 ou 6 heures ; les femmes traient les yacks ou les vaches pendant 3 heures, et de même le soir. Il y a des croisements de yacks et de vaches, nous avons décidé de les appeler des yaches!! Pendant la journée, elles préparent beurre, thé de lait, etc… Monsieur s’occupe des bêtes, les sortir et les rentrer, mais aussi des enfants, et même de la lessive pour ce que nous avons pu voir. C’est également lui qui va en ville vendre les produits laitiers. Et oui Messieurs lecteurs, prenez-en de la graine !
Les enfants partagent leur temps entre jeux à l’extérieur et aide pour les tâches ménagères. Et apparemment, ils obéissent au doigt et l’œil. Avec Landry, on pense envoyer nos futurs petits, si on en a, faire des stages de vacances en Yourte !

les enfants du voisin…à 5km!!

Même si la vie est dure, ce quotidien en collectivité au sein d’une même pièce nous a donné une impression de grande harmonie.

(Publié à 10:49, le 14/07/2012)

Cet article est issu du blog « Jusqu’au bout de l’Asie… ».
Pour en lire d’avantage, rendez-vous sur : http://jusquauboutdelasie.uniterre.com/Mongolie/